crazytos

Ou quand les maux deviennent des mots.

Mardi 22 juin 2010 à 16:29

Je n’ai jamais eu la cotte. J’étais le genre de fille qui a des copains mais pas de petits-copains. Oui, j’en avais plein de copains et copines, mais très peu d’amis. Mes relations étaient superficielles et temporaires. Je ressemblais en tous points au cliché de la fille intelligente, grosse et pas très belle qu’il faut avoir à ses côtés au cas où elle pourrait être utile. Je n’étais que Christelle, la rigolote, qui parle beaucoup mais ne dit rien.

Au collège, je passais mes récrées, seule avec Jessica, à vagabonder jusqu’à ce que la sonnerie retentisse, et je me retrouvais complètement perdue et délaissée quand elle s’absentait. Au lycée déjà, je trainais plus souvent en petits groupes mais je jouais toujours le même personnage : Christelle, la rigolote, qui parle beaucoup, peut-être trop, mais qui ne dit rien.

Je ne suis pas non plus vraiment une bonne amie. Je me déconnecte, je me laisse aller, et je ne m’ouvre que trop peu. A vrai dire, je n’ouvre que certaines parties à certaines personnes : ce qui m’arrange le mieux, en gros. Si l’amitié peut se résumer à un feu que l’on doit alimenter à deux, il a alors plus de chances de s’éteindre à cause de moi. Je ne m’investie que peu, et quand je le suis, je fuis à la première étincelle, ayant bien trop peur de me brûler en y jetant du bois pour calmer la flamme.

Non, je ne suis pas une bonne amie, même si je les aime mes amis. Oh Dieu ce que je peux les aimer ! Mais je choisie toujours la voie la plus facile et joue mon plus beau rôle : Christelle, la rigolote, qui parle bien trop mais ne dit rien.

Si je n’établie aucun contact, il ne faut pas m’en vouloir, je ne vous oublie pas pour autant. Je ne suis que moi, la fille qui se comble de joie quand vous pensez à elle et commencez une communication, mais qui n’aura pas l’initiative de le faire.

Une seule et dernière phrase me vient en tête : It’s a sad thing when someone you know becomes someone you knew.

Mardi 22 juin 2010 à 16:20

 

« Le plus terrible ce sont les souvenirs. Quand tout a pris fin, je ne t’avais plus toi, et je le perdais lui. Je me suis retrouvée seule avec ma tête et tout ce que tu avais semé dedans. Les doutes m’envahissaient, la douleur revenait. J’avais l’impression de revivre le cauchemar que tu m’avais jadis fait sentir. Il n’était plus là pour m’aider, et je me suis enfoncée dans un trou dont j’eus du mal à me relever.

Ce n’est pas toi qui me manquais. C’est le souvenir de ce que j’ai ressenti à tes côtés. Le bon, rien que le bon. Le plaisir de plaire. L’adoration d’un être. Le pétillement de l’inconnu. La magie de ce qu’on appelle l’amour. Et ça fait mal de savoir qu’après toi, personne n’a réussit à me faire sentir tout cela. Même tout ceux-là, dont je me suis jetée dans les bras, ayant alcool ou pas comme excuse, ne m’ont pas fait vibrer comme tu me l’as fait.

Ça me hante, le souvenir du jour où je voulais de toi. »

              Je savais que ça n’allait pas durer. C’était trop et en même temps. J’essayais de nourrir trois rêves sans me promettre à aucun d’eux, et j’ai tout perdu, évidement. Je suis consciente de mon erreur, je ne m’en plains pas. Dans le fond, c’est bien fait pour moi. Le plus difficile est néanmoins de passer de tout à rien. Je n’ai jamais senti ma vie aussi vide. Mais ce qui m’effraie le plus c’est que je ne semble pas vouloir y changer grand-chose. Je m’enfonce de plus en plus dans ma solitude. Le seul à qui je m’ouvre c’est lui, mais il n’est qu’un frère et il a une vie, il ne sera pas toujours là pour moi.

            Je ne sais pas vraiment ce qu’il me prend. Je n’ai jamais été aussi lâche, aussi passive et laxiste. J’ai l’impression de n’être qu’un point de plus dans le décor, comme un figurant dans un film, qui voit l’action se dérouler devant ses yeux sans y participer, sans vouloir y participer.

            Je n’ai envie de rien faire, juste de m’assoir et d’attendre que le temps passe en regardant la vie des autres défilée devant mon regard las, juste m’endormir pendant des heures et des heures et rêver à une vie où tout est étrange et fantastique, où il n’y a pas de frontière entre imagination et réalité, où tout peut s’achever juste en se réveillant, où tout serait tellement plus facile…

 

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