crazytos

Ou quand les maux deviennent des mots.

Samedi 21 mars 2009 à 20:22

Il y a un puits, là, juste devant moi. Et à côté une chèvre. La chèvre mange de l’herbe.

Je regarde à l’intérieur du puits. J’y vois nettement un village de singes nains et roses. Ils dansent tous autour d’une statue géante. Une cerise. Un petit homme bleu de penche vers moi et, avec un sourire narquois, me balance dans le puits. Les singes me regardent tomber, immobiles. Le petit homme bleu rie de plus belles. La chèvre mange de l’herbe.

Les petits singes roses s’activent en voyant que je me rapproche de plus en plus dans leur direction. Ils déplacent l’immense cerise et laissent apparaitre un énorme trou dessous celle-ci. J’y tombe en plein dedans. Le bonhomme bleu a drôlement bien visé. Je ne l’entends plus rire. Je n’entends plus les bêtes roses et poilues danser. Je n’entends plus rien. Mais la chèvre, elle mange toujours de l’herbe.

Je tombe sur un matelas orange. Il est doux et brillant. Partout autour de moi des oiseaux verts volent dans tous les sens. Le matelas bouge, bousculé par les vagues. Je navigue sur l’océan, admirant le comportement des animaux à plumes. Puis le petit homme bleu apparait soudain, avec deux micro-singes roses à ses épaules. Il rie méchamment et saute sur le matelas orange. Il saute et saute et saute et saute. Et je tombe. Emportée vers les profondeurs de la mer, la pression de l’eau m’empêche de bouger et l’air se raréfie. J’ai encore l’impression d’entendre l’affreux éclat de rire de l’abominable petit homme bleu, avec ces horribles singes roses sur ses épaules. Je m’enfonce de plus en plus. Et pendant ce temps, la chèvre mange de l’herbe.

Je me retrouve sur une plage. Le sable y est rouge. Le Père Noël pelote une pom-pom girl. Un éléphant jaune joue à la marelle. Tout est si paisible que ça m’en donne le sommeil. Je m’étire, épuisée, et me couche à même le sol, me recouvrant d’algues au chocolat pour me réchauffer. A peine ai-je fermé l’œil que j’entends cet irritable son si familier. C’est lui, le petit homme bleu. Suivie de plusieurs petits singes roses et le Père Noël. Cette fois il ne m’aura pas. Je cours vite, très vite. Les arbres en guimauve se déplacent sur mon chemin. Puis je trouve un avion, tout de livres construit. Je m’installe à bord et le pilote pour m’échapper. Je vois ceux qui me suivaient diminué de taille avec l’altitude. Ça sent la cannelle. Je n’aime pas la cannelle. L’odeur s’amplifient avec le temps, elle en devient insupportable. Je perds le contrôle de l’appareil qui se dirige en plein dans un volcan de vodka, orné de fleurs noires et blanches. Je n’ai peine à imaginer le rire de petit homme bleu si il aurait vue le ridicule de la situation. Je pleure des larmes de verre. Ça me pique les yeux. Et même comme ça, la chèvre mange de l’herbe.

Je tombe sur de l’herbe verte. Bien verte. Quelques fleurs colorent le tout. Au loin, j’aperçois une tâche. Je m’approche doucement. C’est le puits. Et la chèvre. Je regarde à l’intérieur. Il y a de l’eau, juste de l’eau. J’entends un bruit et me retourne vivement. C’est la chèvre, juste la chèvre. Je m’en vais sans me retourner. Je sais très bien ce qu’il y a voir. La chèvre mange de l’herbe.

Jeudi 20 novembre 2008 à 22:14

Le bel inconnu du bus


La fin du voyage était proche, plus que quelques arrêts et je serais enfin chez moi. Le bus s’arrêta une énième fois. J’ai décollé le visage de la vitre et ai regardé en direction de la porte, curiosité oblige, pour voir avec qui moi et la petite dizaine d’autres passagers allions partagé le bus. Et mes yeux rencontrèrent son visage.


Je me pouvais m’empêcher de mirer le jeune homme. Mon cœur s’est emballé et j’ai voulu lui sourire, mais la peur (ou la honte) pris le dessus et j’ai baissé la tête. Mais il fallait que je sache. Que je sache où il s’assiérait, si je pouvais le regarder sans risques. J’espérais secrètement qu’il ne choisisse le banc en face du mien. Et ce fut.


Il était là, devant moi. Il me suffisait de tendre la main pour la toucher, de me redresser pour le sentir, de lever les yeux pour le voir… Je me suis surprise à espérer bêtement qu’il ne m’adresse la parole. Puis me rendant compte de ma bêtise, je recollai mon visage au carreau, me replongeai dans ma musique, tout en rêvant, incontrolablement, à ce bel inconnu.


Puis le bus arriva à mon arrêt. Je me suis courageusement levée et me suis dirigée vers la sortie. Il est resté assis. Je l’ai regardé une dernière fois et lui ai envoyé un triste au revoir du regard. Il ne l’a surement pas remarqué. A vrai dire, il ne m’a peut-être même pas remarqué. Peu m’importe, je descendais les quelques marches pour rejoindre la réalité. C’était la fin du voyage. C’est la fin d’un doux rêve.


Qu’il était beau, l’inconnu du bus.

Mercredi 10 septembre 2008 à 20:42

J'étais entourée de tous ceux qui ont compté – et qui comptent toujours – à mes yeux. C'était un après-midi banal, avec sa dose d'étrange. Cela ne me perturbait pas, le fait qu'ils soient tous – ou presque  tous –  réunis de manière peu singulière, avec des rôles inversés et inespérés. J'aspirais à un après-midi normal avec tous ceux que j'aime sans me poser de questions sur pourquoi il ou elle faisait ça ou ci. Enfin bref, j'étais bien. J'étais avec eux, principalement avec elle.


Puis elle est arrivée, et j'ai su qu'il ne serait pas loin. Je l'ai attendue peu de temps, il n'a pas tardé à apparaitre. Il n'aura suffit que d'un regard. Tout deux savions ce que l'autre avait en tête. Sans dire un mot, il me suivit. Et je la vis, elle voulait me rejoindre, être avec moi. Mais moi, je voulais être avec lui, je ne voulais que lui. Je l'ai attrapé la main et l'ai conduit rapidement jusque dans ma chambre. Après avoir violement refermé  et verrouillé la porte, nous nous sommes attrapés avec désir et envie. Nos mouvements étaient  rapides, presque violents, mais symbiose et harmonie les unissaient les uns aux autres. Nos lèvres se dévoraient sans pudeur. Nos habits volaient au milieu de la pièce. Nos bras s'entremêlaient avec ferveur. Nos mains de promenaient malicieusement sur les courbes du partenaire. Nos corps se serraient comme aimantés par une puissante force étrangère. Nous avions faim l'un de l'autre. Il n'y avait pas d'amour, pas de sentiments fastidieux et inutiles. L'air était agréablement pollué de désir intense, d'envie charnelle, de passion carnivore…


Nous nous rapprochions de plus en plus de notre but, de notre rêve momentané, de notre soif inépuisable. Jamais je n'avais autant désiré un corps. Mais je savais qu'elle m'attendait. Elle souhaitait ma présence. Ma peur de la décevoir, de la perdre, était palpable. Cela m'ennuyait profondément mais je ne pouvais lui faire ça, pas à elle. À contre cœur, je l'ai lâché, je l'ai laissé seul avec son envie, avec notre envie. Notre fantasme. Notre rêve.

 


Je l'ai cherché et je l'ai finalement retrouvée, seule dans une pièce livide et blanche. L'ambiance était étrange : lourde et légère à la fois. Et je vis ce que je ne m'attendais pas à voir, ce que je n'aurais même pas osé imaginer. Elle, si femme, si mature, si « sage », tenait entre ses doigts fins un joint. La fumée était blanche. Elle me regarda avec lassitude. Son regard était vide. Je voyais qu'elle ne m'en voulait pas, je n'étais pas la responsable de se changement, de se comportement. Je lui avais tout simplement donné une bonne raison pour s'évader par ses propres moyens. J'étais étonnée, mais je n'étais pas choquée, comme si cette journée ne pouvait pas me faire de grandes surprises, comme si je pouvais m'attendre à tout, comme si je pouvais tout comprendre. Elle me tendit sa drogue en me rassurant qu'elle était douce  et non dangereuse. Je l'ai fixé, puis j'ai fixé le joint. Mon regard se promenait entre ces deux choses qui me semblaient à l'opposé l'une de l'autre. Un lourd silence s'installa. Elle continuait de me tendre sa drogue sans rien dire. Je savais comment réagir. Je devais le jeter à terre, lui crier dessus, lui faire comprendre que c'était mal, que cette chose ne ferait que lui nuire, qu'elle se détruisait petit à petit, qu'elle devait arrêter tout de suite ces enfantillages, qu'elle ne pouvait pas se rabaisser à cette solution, qu'elle devait se battre pour se relever. Je devais faire tout ça. Mais je n'en fis rien. J'ai attrapé le joint fébrilement. Elle émit un sourire de fierté, comme une grande sœur. Je savais comment faire, mais je ne l'avais jamais fait. Elle m'offrit un regard encourageant. J'ai porté l'herbe enroulée par un papier blanc jusqu'à mes lèvres, j'ai inhalé la fumée, je l'ai senti parcourir ma trachée, atteindre mes poumons et s'y balader. J'aurais du l'y laissé le plus longtemps possible, mais à peine avait-elle fait un tour que j'ai relâché la fumée blanche de mon corps. Le visage de mon amie montrait le contentement que j'aie réussi. Je me suis sentie bêtement orgueilleuse. Je m'assis à ses côtés et lui rendis sa drogue, notre drogue.


La pièce se plongea dans un brouillard de fumée blanche et reposante. Je ne pensais plus à rien, ni à lui et le désir charnel qui l'accompagnait continuellement, ni à elle et ses problèmes de dépendance aux quels je m'étais jointe.  Je m'évadais. Je m'évadais de ce monde étrange pour rejoindre le réel.

Jeudi 12 juin 2008 à 0:01

Il ne reste que quelques jours. Encore quelques uns. Il en a déjà resté plus, beaucoup plus. Dans moins d'un moins j'aurais 18 ans. Ça ne va sûrement rien changer à ma vie mais bon. J'aurais enfin l'âge légal pour voter ! Bon, aussi pour conduire… et accessoirement pour voir des films pornographiques. Enfin bref, je pourrais enfin dire je suis adulte ! Comme si c'était quelque chose de réjouissant… Devenir une vieille peau sans plus aucun sens de l'humour qui a des responsabilités jusqu'au front et qui n'a plus le temps de s'amuser, très peu pour moi !

M'enfin bref, je ne suis pas là pour parler futilités (enfaite si, mais j'avais envie de placer ce mot). Je vais devenir majeure et ça se fête ! Et surtout, ça mérite plein de cadeaux vu que je fais beaucoup et qu'il faut être récompensé pour ses efforts ! Et bah ouais, vieillir c'est un sport extrême.  C'est pour ça que tous les ans on te récompense d'avoir vieilli. « C'est bien mon petit, t'as encore une année en plus » Ou alors c'est une manière sournoise de te souhaiter un bon débarras. « C'est bien mon petit, t'as une année de moins à vivre, j'ai donc une année de moins à te supporter ! » Le monde est sournois. Mais bon, on est bien content de recevoir des cadeaux, et même si on fait tout un discours du-pourquoi-du-comment-c'est-le-geste-qui-compte, tout le monde sait que ce qui importe le plus c'est ce qu'il y a à l'intérieur du paquet cadeau. Donc je ne vais pas cacher que la seule chose qui me rend vraiment heureuse de fêter ma 18ème année d'existence, à l'exception de faire la fête toute la nuit avec tous mes amis, c'est de recevoir des tonnes de cadeaux. Parce que les 18 ans sont très bien récompensés ! Et oui, pas facile d'atteindre les 18 ans ! « C'est surhumain mon petit ! Félicitations ! Tu as réussis à avoir 18 ans ! Tu mérites plein de cadeaux ! » À vrai dire je n'aime pas spécialement les gros cadeaux, j'aime les bon cadeaux ! Bah oui, j'aime que ce qu'il y a de meilleur. Parce que je le vaux bien.  C'est pour ça que j'ai fait la liste des cadeaux que je veux impérativement.

Ce que ça sanctissime majesté désire pour le merveilleux événement  qu'est l'atteinte de sa royale majorité, légalement fixée à 18 années dans le pays qu'est le sien :

-  Une voiture qui pourra la transporter lors de ses (més)aventures routières ;

-  Un voyage pour que sa personne puisse élargir ses horizons et, tant qu'à faire, une croisière, parce qu'elle le vaut bien ;

-  Une séance SPA pour que son corps de déesse ai le traitement qu'il mérite ;

- Un cadre-photo numérique car le monde a besoin de voir défiler sa beauté sur un écran quand elle est malheureusement absente ;

-  Un MP4 ou Ipod I-touch, histoire de pouvoir écouter les chansons qui ont l'honneur d'être appréciées par une si importante personne ;

- Un mâle qui puisse remplir le vide qu'elle a dans son cœur si généreux et lui tenir chaud l'Hivers pour qu'une princesse tel qu'elle, ne tombe pas malade.

Voila, c'est ce dont je me souviens. Si je ne rêve pas un peu trop ? Non, non, je mérite tout ça et beaucoup plus ! J'ai réussie à vivre 18 ans ! Ou du moins survivre…

J'allais oublier ! Je veux aussi un de ces bracelets qu'on remplie de grelots au fur et à mesure. J'aime bien, je trouve le concept sympa…

Bon c'est vrai, je veux beaucoup de choses, mais je le mérite ! Et puis je suis réaliste, tout ce que je demande il m'est possible de l'acquérir, je ne demande pas Orlando Bloom, Jared Leto ou Johny Depp… Quoi que je ne refuserais pas…

Donc bref, en résumé je vais devenir majeure dans peu de temps et même si ça me réjouit de pouvoir enfin faire la fête la plus important de ma vie, ou du moins de mon adolescence, je dois avouer que ça m'effraie de devenir majeure, car devenir majeure c'est devenir adulte, devenir adulte c'est avoir des responsabilités, avoir des responsabilités c'est murir, murir c'est vieillir, vieillir c'est rétrécir ses jours et, enfin, rétrécir ses jours c'est mourir. Je veux pas mourir. C'est tout.

Dimanche 11 mai 2008 à 17:46

Ça m'énerve de voir tous ces coeurs sur les pseudos MSN. À croire qu'ils se sont tous mis d'accord pour me rappeler que je suis seule. C'est inutile, je ne le sais que trop bien. J'attends impatiemment le jour où moi aussi je pourrais mettre un de ces foutus coeurs sur mon pseudo, où je pourrais enfin donner une réponse à la fameuse et énervante question « alors quoi de neuf ? Et les z'amours? ». Et puis tous ces couples heureux je les emmerde ! Principalement parce que je les envie... J'aime pas le printemps non plus. Tout le monde est en chaleur, les coeurs s'enflamment, et je reste encore et toujours et désespérément seule. Je dois avoir quelque chose qui les fait fuir... Et lui... Je donnerais tout pour être à la place de son manteau ! Pourvoir le prendre dans mes bras, lui tenir chaud... Mon dieu ! Je deviens de plus en plus stupide ! Envier un manteau... Je suis jalouse d'un manteau ! Je suis surtout vraiment très bête. J'aime pas le printemps. J'ai les hormones à vif et encore plus envie d'être avec lui. C'est peut-être les effets secondaires du pollen... Ah, et puis merde ! Oui, merde ! De toutes façons, on est rien d'autre que des animaux. Intelligence développée ou pas. On est rien de plus, rien de moins que des mammifères programmés par la nature pour faire ce que font tous les autres êtres-vivants : se reproduire. Qu'est ce que l'amour si ce n'est un moyen fourbe et déguisé pour assurer sa reproduction et, par conséquence, la survie de notre espèce ? Rien. On se met dans la tête que c'est un beau sentiment, tout jolie tout rose, qui égaie nos vies et bla bla bla... mais dans le fond l'amour n'est qu'un prétexte pour engendrer de la descendance. Notre vie compte trois phases : l'enfance, où on est sexuellement immatures; la phase géniteur/génitrice, où on ressemble à des lapins; et la vieillesse, où on est tellement mûres qu'on en devient pourris. J'aime pas le printemps. J'aime pas le printemps. J'aime pas le printemps. J'aime pas le printemps. Je pense que c'est assez clair... Et puis le pire, c'est que je méprise tous ces jeunes imbéciles qui se font dresser par leurs hormones, particulièrement excitées, mais j'agis exactement comme eux. J'ai enfin pu remplacer son manteau ! J'en suis contente. C'est assez agréable comme vie, que celle de manteau... J'aimerais être un manteau dans une prochaine vie ! Un manteau d'homme tant qu'à faire. Putain, je dégénère complètement ! C'est la faute du printemps c'est sur ! Je l'aime pas ! I hatespring ! Odeio a primavera ! Je haie le printemps. Mais enfaîte, c'est assez sympathique comme saison : le soleil reviens, les fleurs apparaissent, les vacances se rapprochent... Ah non ! Je peux pas me laisser attendrir par ces quelques détails ! J'aime pas le printemps et puis c'est tout ! (Je disais bien que je l'aimais pas non plus...) Enfaîte je délire... Je n'ai jamais rien eu contre le printemps, jusqu'à lui. Je le veux tellement que voir des couples heureux me démoralise. Et le fait qu'on me rappelle que le printemps est la saison de l'amour n'y est pas pour rien. À vrai dire je déteste qu'on me rappelle que je suis seule. C'est pour ça que je n'apprécie ni le printemps ni la Saint Valentin...C'est limite que je suis désespérée, mais non ! Enfin, je pense pas... Je ne suis pas en chien de mecs. Je le jure. Je m'exprime mal c'est tout. Et puis mince. Je vous emmerde ! J'emmerde tout le monde ! J'ai pas besoin de me justifier ! Nah !

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