crazytos

Ou quand les maux deviennent des mots.

Mercredi 10 septembre 2008 à 20:42

J'étais entourée de tous ceux qui ont compté – et qui comptent toujours – à mes yeux. C'était un après-midi banal, avec sa dose d'étrange. Cela ne me perturbait pas, le fait qu'ils soient tous – ou presque  tous –  réunis de manière peu singulière, avec des rôles inversés et inespérés. J'aspirais à un après-midi normal avec tous ceux que j'aime sans me poser de questions sur pourquoi il ou elle faisait ça ou ci. Enfin bref, j'étais bien. J'étais avec eux, principalement avec elle.


Puis elle est arrivée, et j'ai su qu'il ne serait pas loin. Je l'ai attendue peu de temps, il n'a pas tardé à apparaitre. Il n'aura suffit que d'un regard. Tout deux savions ce que l'autre avait en tête. Sans dire un mot, il me suivit. Et je la vis, elle voulait me rejoindre, être avec moi. Mais moi, je voulais être avec lui, je ne voulais que lui. Je l'ai attrapé la main et l'ai conduit rapidement jusque dans ma chambre. Après avoir violement refermé  et verrouillé la porte, nous nous sommes attrapés avec désir et envie. Nos mouvements étaient  rapides, presque violents, mais symbiose et harmonie les unissaient les uns aux autres. Nos lèvres se dévoraient sans pudeur. Nos habits volaient au milieu de la pièce. Nos bras s'entremêlaient avec ferveur. Nos mains de promenaient malicieusement sur les courbes du partenaire. Nos corps se serraient comme aimantés par une puissante force étrangère. Nous avions faim l'un de l'autre. Il n'y avait pas d'amour, pas de sentiments fastidieux et inutiles. L'air était agréablement pollué de désir intense, d'envie charnelle, de passion carnivore…


Nous nous rapprochions de plus en plus de notre but, de notre rêve momentané, de notre soif inépuisable. Jamais je n'avais autant désiré un corps. Mais je savais qu'elle m'attendait. Elle souhaitait ma présence. Ma peur de la décevoir, de la perdre, était palpable. Cela m'ennuyait profondément mais je ne pouvais lui faire ça, pas à elle. À contre cœur, je l'ai lâché, je l'ai laissé seul avec son envie, avec notre envie. Notre fantasme. Notre rêve.

 


Je l'ai cherché et je l'ai finalement retrouvée, seule dans une pièce livide et blanche. L'ambiance était étrange : lourde et légère à la fois. Et je vis ce que je ne m'attendais pas à voir, ce que je n'aurais même pas osé imaginer. Elle, si femme, si mature, si « sage », tenait entre ses doigts fins un joint. La fumée était blanche. Elle me regarda avec lassitude. Son regard était vide. Je voyais qu'elle ne m'en voulait pas, je n'étais pas la responsable de se changement, de se comportement. Je lui avais tout simplement donné une bonne raison pour s'évader par ses propres moyens. J'étais étonnée, mais je n'étais pas choquée, comme si cette journée ne pouvait pas me faire de grandes surprises, comme si je pouvais m'attendre à tout, comme si je pouvais tout comprendre. Elle me tendit sa drogue en me rassurant qu'elle était douce  et non dangereuse. Je l'ai fixé, puis j'ai fixé le joint. Mon regard se promenait entre ces deux choses qui me semblaient à l'opposé l'une de l'autre. Un lourd silence s'installa. Elle continuait de me tendre sa drogue sans rien dire. Je savais comment réagir. Je devais le jeter à terre, lui crier dessus, lui faire comprendre que c'était mal, que cette chose ne ferait que lui nuire, qu'elle se détruisait petit à petit, qu'elle devait arrêter tout de suite ces enfantillages, qu'elle ne pouvait pas se rabaisser à cette solution, qu'elle devait se battre pour se relever. Je devais faire tout ça. Mais je n'en fis rien. J'ai attrapé le joint fébrilement. Elle émit un sourire de fierté, comme une grande sœur. Je savais comment faire, mais je ne l'avais jamais fait. Elle m'offrit un regard encourageant. J'ai porté l'herbe enroulée par un papier blanc jusqu'à mes lèvres, j'ai inhalé la fumée, je l'ai senti parcourir ma trachée, atteindre mes poumons et s'y balader. J'aurais du l'y laissé le plus longtemps possible, mais à peine avait-elle fait un tour que j'ai relâché la fumée blanche de mon corps. Le visage de mon amie montrait le contentement que j'aie réussi. Je me suis sentie bêtement orgueilleuse. Je m'assis à ses côtés et lui rendis sa drogue, notre drogue.


La pièce se plongea dans un brouillard de fumée blanche et reposante. Je ne pensais plus à rien, ni à lui et le désir charnel qui l'accompagnait continuellement, ni à elle et ses problèmes de dépendance aux quels je m'étais jointe.  Je m'évadais. Je m'évadais de ce monde étrange pour rejoindre le réel.

Par net worth le Mardi 26 décembre 2023 à 9:13
Are you a celebrity? If you are, you will find your name and information on Are you a celebrity? If you are, you will find your name and information on https://www.idolnetworth.com/ - the database which is open for everyone.
 

Ajouter un commentaire









Commentaire :








Votre adresse IP sera enregistrée pour des raisons de sécurité.
 

La discussion continue ailleurs...

Pour faire un rétrolien sur cet article :
http://crazytos.cowblog.fr/trackback/2673403

 

<< Rature précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Rature suivante >>

Créer un podcast