crazytos

Ou quand les maux deviennent des mots.

Mercredi 28 octobre 2009 à 0:26

“Tu es distante ces temps-ci. Tout va bien ?”

Tu m’as pris au dépourvue. J’ai beau tout caché, me faire tout sourire, raconter tous les pitoyables moments de ma vie pour rester la bavarde que vous connaissez tous, j’ai beau porter mon masque préféré, tu as vue. Tu vois tout.

Non, je ne vais pas bien.

Mais comment t’expliquer ça ? Moi-même je ne sais pas pourquoi ça ne va pas. Tout ce que je sais c’est que ça ne va pas, et c’est déjà bien. Et comment te le dire ? Tu ne comprendrais pas, et c’est tout à fait normal car, moi non plus, je ne comprends pas. Si je commençais un discours, il ne serait pas véridique, et je ne veux pas te mentir, ni me mentir à moi-même. Mais voici les faits, je ne vais pas bien.

Je ne peux pas te révéler tout ce qui se passe dans ma tête. Il y a trop de choses, c’est trop confus. Je pense à des histoires passées, des peines antérieures. Non, je n’y pense pas. Je les vis. A nouveau. Et je sens cette douleur qui me transperce la poitrine, pénètre mon corps, traverse mes organes, laissant ses marques derrière elle, et je ne sais pas comment réagir, comment me battre, parce que dans ce combat là il n’y a que moi, pas d’adversaire à vaincre, juste moi. Je me bats seule, contre moi-même. Et je pense à lui, sans vraiment savoir pourquoi, et sans chercher à comprendre. Et ça, tu pourrais peut-être le comprendre, mais tu ne l’accepterais pas.

C’est vrai, il me hante. Pas pour ces raisons là. Non, lui, c’est le passé, mon passé. Ce qui me hante surtout c’est cette chose que j’ai perdu, cette chose qui me fait défaut et m’empêche de me relever. Mon amour propre. J’ai plongé dans une mer de plaisirs et sucreries qui a rapidement changé d’état. Les vagues se sont amplifiées, le courant est devenu violent, et je m’éloigne toujours plus de la rive. Et depuis, depuis que j’ai cédé à la tentation, je sens que je ne pourrais plus vivre cette petite chose qui me fait pourtant tant de bien : plaire.

Ce n’est pas lui qui me manque, c’est ce que j’ai senti en sa présence, qui était mauvais je l’admets, mais tellement bon. C’est d’ailleurs ça la première chose que j’ai aimé chez lui, le fait que je croie qu’il me désire. C’est ça qui me fait vibrer, qui maintient ma flamme allumée : plaire, plaire aux hommes, me sentir désirée. Mais tel n’est plus.

Et c’est pour ça que j’ai autant souffert à la fin, parce que j’avais tout faux, il me ne voulait pas. C’est pour ça que je me jetais dans les bras de ces garçons, ayant de l’alcool ou pas comme excuse. Pour ça que je rêve debout, et finit par me prendre les claques en pleine face. C’est pour ça et c’est pathétique.

Alors, ne sentant plus que ça puisse être possible, je m’enfonce dans un état second. Je ne me plais plus, alors comment plaire aux autres ? J’ai besoin de ça pour me sentir vivante, pour être heureuse, pour me dire que je ne suis pas un point de plus sur cette Terre. Mais c’est finit, je ne ressens plus ça, et c’est pour ça que je ne vais pas bien

Enfin, peut-être pas. Je cherche simplement une explication. Ça me semble assez irrationnel de me mettre dans un tel état sans raison. Il fallait bien que j’en trouve une, aussi crédible soit-elle. N’est t’il pas dans la nature humaine de chercher des réponses à tout ? Et en ce moment, ce que je recherche c’est un sens à ma vie. Comprendre pourquoi je suis là si mon enveloppe ne me ressemble pas et ne convient pas à ce que je suis.

En effet, je sais que tout dépend de moi. Je pourrais faire un effort et nager vers le rivage. C’est faisable, difficile, mais faisable. J’en ai envie, mais n’en ai pas le courage. Et je me dis que ça à rien, même si c’est faux, parce que je sais que à la fin, je finirais noyée au beau milieu de l’océan, sans que personne de retrouve mon corps, comprimés ou pas.

Donc non, je ne vais pas bien. Et excuses-moi ne pas être capable de te l’avouer. Tu sais bien comment je suis, je ne craque pas, sauf si j’y suis obligée, sauf si l’on me pousse à bout. Mais tu ne le feras pas, parce que, même si tu n’as sûrement pas crut à mon semblant de réponse, tu sais que je n’y arriverais pas et à quel point ça peut me faire du mal. J’en suis vraiment navrée.

 

 

C’est tellement bon de se rendre compte que rien ne vas plus…

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