Certaines vies sont des métaphores : elles paraissant quelque chose mais, en réalité, sont tout autre chose. D'autres sont des comparaisons : elles essaient de ressembler vainement à d'autres vie qui, le plus souvent, n'en valent pas la peine. D'autres encore sont des antithèses : elles sont exactement le contraire de ce que leurs propriétaires voudraient qu'elles soient. La mienne, c'est une hyperbole. Je la vis comme une hyperbole.
Je ressens tout à 200%. Je vis tout à 200%. Un petit moins et je dramatise. Un petit plus et je m'exalte. Un simple geste innocent et sans importance peut signifier énormément pour moi parce que, pour moi, rien n'est simple, rien est innocent.
Je cherche la difficulté dans le facile, je cherche la tache dans le propre, je cherche le blanc dans le noir (et le noir dans le blanc), je cherche la petite bête là où elle n'est pas...Pour moi, tout es superlatif, rien n'est simple.
Dans mon monde, tout les mots ont une sens figuré. Dans mon monde, il y a peu de place pour le sens propre.
J'agrandis tout. Je rétrécis tout. Il n'y a pas de juste milieu. Il n'y a qu'un maximum et qu'un minimum.
...
Et je me plains. Je me plains encore et toujours. Je trouve toujours à redire. Je ne suis jamais contente, jamais satisfaite. J'en veux toujours plus. Même quand j'ai tout pour être heureuse, je trouve un moyen pour me sentir triste, blasée...
Cependant, je sais que je ne devrais pas me plaindre. Nombreux sont ceux qui aimeraient avoir ce que j'ai, vivre ce que je vis. Nombreux sont ceux qui feraient tout pour être à ma place.
Mais moi, je veux une vie toute rose, toute belle. Je ne veux pas une vie parfaite, mais une vie de cinéma. Une vie qui n'existe pas. Et je continue de me plaindre et de m'apitoyer sur mon sort. Je me rassure en pensant qu'il il y a quelqu'un sur Terre beaucoup plus triste que moi. Oui, ça me fait du bien de savoir qu'il existes de gens plus malheureux que moi. Je suis mauvaise. Je suis méchante.
Je me plains d'être ce que je suis. Je me plains de moi-même. Je me plains de tous. Je me plains de tout. Je me plains de ne pas cesser de me plaindre.
Dans le fond, je dois aimer ça, me plaindre...
Parce que j'en ai marre d'en avoir marre !