crazytos

Ou quand les maux deviennent des mots.

Lundi 25 juin 2012 à 19:21

La vie c’est comme une maison, que tu bâties au fil du temps. Une maison où chaque mur raconte une histoire, où chaque fenêtre montre ton parcours, où chaque porte représente un choix, où chaque étage symbolise une étape. Ma maison avait l’air confortable et accueillante, mais chaque blessure laissait une fissure. Et plus le temps passait, plus de fissures s’accumulaient, plus de pièces restaient incomplètes, inachevées, et plus elle me semblait petite, mais je n’arrivais pas à ajouter de nouveaux étages.

Dans ma maison, il y a plein de livres, de toutes les formes et couleurs, chacun d’eux racontant les histoires sortant de mon imagination, mes rêves, mes pensées, mes peurs. Ces livres sont mon refuge, le jardin secret où je me cache pour fuir la réalité, pour tourner le dos à mes problèmes, pour ne pas analyser continuellement les fissures qui se multiplient un peu partout. Sur les murs et les meubles se trouvent des photos, des bons souvenirs, et des mauvais, que je n’arrive pas à enlever, comme si une force supérieure les enfonçait dans les murs, créant toujours plus de fissures. Et plus je m’acharne à les enlever, plus ils s’enfoncent.

Pendant des années j’ai évité de regarder les mauvaises photos, les couvrant avec des morceaux de tissus, mais plus aucun tissu ne reste en place, et mon regard a bien du mal à les esquivés. Et je repeignais les murs, pour ne plus voir les fissures et redonner un air sympathique. Mais je n’ai jamais su comment les réparer, quel genre de matériel utiliser pour remplir les fentes, comment solidifier ces murs bien trop fragiles. Je pouvais bien m’acharner à ajouter couche de peinture sur couche de peinture, ça ne réglait pas mon problème : d’ici peu, la structure ne tiendra plus et tout s’écroulera sur moi, et ce jour là, je ne sais pas ce qu’il sera fait de moi.

Lundi 25 juin 2012 à 19:15

Trois ans sont passés. Trois années, et je ne suis qu’un point confirmé. Je me noie dans ma tête et me laisse emporter loin du rivage. Tout est tellement plus beau et vivant. Pourquoi me concentrer sur la réalité si elle m’ennuie ?
    Le vide m’ennuie, la solitude m’ennuie, les pleurs m’ennuient. Et cette douleur du passé qui revient, et cette crainte du futur qui surgit. Je n’ai pas la force de tout affronter. L’ennui, la douleur, la peur. Non, je n’en ai pas la force.   
    Alors je ne m’efforce pas, j’attends une aide qui ne vient pas. Et puis je cesse d’attendre et d’espérer. À quoi bon rejoindre la réalité et quitter mon imagination ? Tout est tellement plus beau et vivant dans ma tête. Donc je reste assise à attendre que le temps passe, à regarder la vie des autres défilés devant mon regard las, sans vraiment m’y intéresser. De toute façon, je préfère rêver. Tout le reste m’ennuie.

Mercredi 8 décembre 2010 à 20:44

Un jour, entre Septembre et Novembre 2009, j'ai écrit:

"C’est étrange. Il est comme un aimant, mais avec une magnitude différente. Il m’attire certes, mais différemment. Je me sens protectrice envers lui, comme s’il ne pouvait surmonter ses problèmes tout seul. Et même si des fois j’aimerais aborder un autre sujet, il m’est tout simplement impossible de le laisser comme ça au bord de la route. C’est vrai que ça ne me plait pas qu’il parle d’elle. Je ne sais cependant pas ce qui me dérange le plus: qu’elle lui ait fait tant de mal ou qu’il l’ait un jour aimé. À vrai dire je ne sais pas si ce qui m’attire autant chez lui c’est justement lui, en tant que personne, qu’homme, ou ses éternels problèmes. Ce pourrait être mon côté mère Theresa qui s’intéresse particulièrement à son cas, telle une mère poule qui couve son œuf. Il est mignon, je n’ai aucun doute sur le fait qu’il me plaise physiquement. Et j’avoue avoir déjà douté sur ses sentiments, elle n’y étant pas pour rien. Mais plus le temps passe, plus je le connais, et plus il me semble lointain. J’essaie de l’aider du mieux que je peux, puisqu’il est impossible de le laisser seul dans ses drap sales, mais la complicité que nous avions jadis se meurt, et ça m’effraie. Je ne sais pas. Ça me prend la tête de ne pas savoir. J’avais des quasi certitudes qui se sont transformé en interrogations puis qui suivent leur chemin vers la négation pure et simple. J’essaie de ne pas penser à ça pour ne plus me prendre la tête, mais il est toujours là, près à me rappeler son existence, à quel point il compte pour moi et la confusion qui s’installe peu à peu dans ma tête. C’est une habitude chez moi, c’est vrai, mais je n’ai jamais été confrontée à ce genre de confusion. C’est nouveau pour moi. Et je ne sais pas quoi faire. Il a surement rêvé, oui c’est ça, ce n’était un rêve, dans lequel il m’a emporté même si un autre essayait de me maintenir sur terre (c’est peut-être grâce à ça que je n’ai pas souffert). Puis le temps est venu de se réveiller, les vacances se sont terminées et il est passé à autre chose. Moi j’ai bêtement voulue continuer à rêver avec lui en pensant qu’il me reviendrait, que ce n’était qu’une mauvaise passe. Mais non, il s’est éloigné pour de bon, j’en suis sûre. Il est là, mais pas comme avant. Il ne me reste plus qu’à accepter. A me rendurcir un peu plus. Comme d’habitude."

Mardi 22 juin 2010 à 16:29

Je n’ai jamais eu la cotte. J’étais le genre de fille qui a des copains mais pas de petits-copains. Oui, j’en avais plein de copains et copines, mais très peu d’amis. Mes relations étaient superficielles et temporaires. Je ressemblais en tous points au cliché de la fille intelligente, grosse et pas très belle qu’il faut avoir à ses côtés au cas où elle pourrait être utile. Je n’étais que Christelle, la rigolote, qui parle beaucoup mais ne dit rien.

Au collège, je passais mes récrées, seule avec Jessica, à vagabonder jusqu’à ce que la sonnerie retentisse, et je me retrouvais complètement perdue et délaissée quand elle s’absentait. Au lycée déjà, je trainais plus souvent en petits groupes mais je jouais toujours le même personnage : Christelle, la rigolote, qui parle beaucoup, peut-être trop, mais qui ne dit rien.

Je ne suis pas non plus vraiment une bonne amie. Je me déconnecte, je me laisse aller, et je ne m’ouvre que trop peu. A vrai dire, je n’ouvre que certaines parties à certaines personnes : ce qui m’arrange le mieux, en gros. Si l’amitié peut se résumer à un feu que l’on doit alimenter à deux, il a alors plus de chances de s’éteindre à cause de moi. Je ne m’investie que peu, et quand je le suis, je fuis à la première étincelle, ayant bien trop peur de me brûler en y jetant du bois pour calmer la flamme.

Non, je ne suis pas une bonne amie, même si je les aime mes amis. Oh Dieu ce que je peux les aimer ! Mais je choisie toujours la voie la plus facile et joue mon plus beau rôle : Christelle, la rigolote, qui parle bien trop mais ne dit rien.

Si je n’établie aucun contact, il ne faut pas m’en vouloir, je ne vous oublie pas pour autant. Je ne suis que moi, la fille qui se comble de joie quand vous pensez à elle et commencez une communication, mais qui n’aura pas l’initiative de le faire.

Une seule et dernière phrase me vient en tête : It’s a sad thing when someone you know becomes someone you knew.

Mardi 22 juin 2010 à 16:20

 

« Le plus terrible ce sont les souvenirs. Quand tout a pris fin, je ne t’avais plus toi, et je le perdais lui. Je me suis retrouvée seule avec ma tête et tout ce que tu avais semé dedans. Les doutes m’envahissaient, la douleur revenait. J’avais l’impression de revivre le cauchemar que tu m’avais jadis fait sentir. Il n’était plus là pour m’aider, et je me suis enfoncée dans un trou dont j’eus du mal à me relever.

Ce n’est pas toi qui me manquais. C’est le souvenir de ce que j’ai ressenti à tes côtés. Le bon, rien que le bon. Le plaisir de plaire. L’adoration d’un être. Le pétillement de l’inconnu. La magie de ce qu’on appelle l’amour. Et ça fait mal de savoir qu’après toi, personne n’a réussit à me faire sentir tout cela. Même tout ceux-là, dont je me suis jetée dans les bras, ayant alcool ou pas comme excuse, ne m’ont pas fait vibrer comme tu me l’as fait.

Ça me hante, le souvenir du jour où je voulais de toi. »

              Je savais que ça n’allait pas durer. C’était trop et en même temps. J’essayais de nourrir trois rêves sans me promettre à aucun d’eux, et j’ai tout perdu, évidement. Je suis consciente de mon erreur, je ne m’en plains pas. Dans le fond, c’est bien fait pour moi. Le plus difficile est néanmoins de passer de tout à rien. Je n’ai jamais senti ma vie aussi vide. Mais ce qui m’effraie le plus c’est que je ne semble pas vouloir y changer grand-chose. Je m’enfonce de plus en plus dans ma solitude. Le seul à qui je m’ouvre c’est lui, mais il n’est qu’un frère et il a une vie, il ne sera pas toujours là pour moi.

            Je ne sais pas vraiment ce qu’il me prend. Je n’ai jamais été aussi lâche, aussi passive et laxiste. J’ai l’impression de n’être qu’un point de plus dans le décor, comme un figurant dans un film, qui voit l’action se dérouler devant ses yeux sans y participer, sans vouloir y participer.

            Je n’ai envie de rien faire, juste de m’assoir et d’attendre que le temps passe en regardant la vie des autres défilée devant mon regard las, juste m’endormir pendant des heures et des heures et rêver à une vie où tout est étrange et fantastique, où il n’y a pas de frontière entre imagination et réalité, où tout peut s’achever juste en se réveillant, où tout serait tellement plus facile…

 

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